Wali Hawes et Atsuko Ito

Ils tournent, moulent, cuisent… Ils imaginent, inventent, et surtout, observent, écoutent. Car une nouvelle voie s’est ouverte devant eux : la nature réunionnaise, ses modes de vie et ses différentes cultures. Wali Hawes, d’origine indienne, et Atsuko Ito, japonaise, ont déposé leurs valises dans l’atelier de Claude Berlie-Caillat.

Les deux céramistes internationaux en résidence d’artiste chez Art Sud de décembre 2001 à février 2002, ont produit des pièces plus étonnantes les unes que les autres, soucoupes, théières, pots, “bindu”, et autres objets usuels, hérissés de crêtes, de petits toits, d’arrondis, d’angles novateurs, le tout vivement coloré… Un design spontané fort peu académique et très loin du célébrissime “politiquement correct”.

Wali Hawes est né à Bombay, a vécu dix ans en Espagne et plusieurs années au Japon. Il a découvert l’art du travail de la terre en Angleterre, à Wedgwood City, haut lieu de la céramique outre Manche alors qu’il entamait des études de sociologue à l’Université de Keell. Le premier contact avec la matière fut une véritable révélation.

C’était formidable de comprendre que la terre était si réceptive et maléable à souhait. Je pouvais en faire ce que je voulais”, confie Wali, avec encore une note d’enchantement dans la voix. “En plus, la terre raconte toutes les civilisations.

En 1987, alors qu’il était encore en Espagne, un concept de cuisson totalement nouveau germa dans l’esprit créatif de Wali. Il réalisa un four en terre adobée, le remplit de bois et y mis le feu.

Lorsque j’ai regardé à l’intérieur, c’était devenu une pièce céramisée.

Et, véritable contre-pied de la création, le four devint pièce. Ainsi est née l’idée de l’arbre à feu, qui peut également devenir la fleur à feu ou le dragon de feu, selon le pays qui accueille la sculpture et selon les formes qu’on lui prête.
Atsuko Ito, pour sa part, n’a pas hésité à expérimenter différentes voies en utilisant, par exemple, les techniques de décoration indiennes avec du sable incrusté dans la faïence.
À la Réunion, avec l’accord de la municipalité de Saint-Joseph, la résidence a pu aboutir à la création d’un arbre à feu (“fire tree”) sur le site de Manapany-les-Bains, à la hauteur du rond-point du Four-à-Chaux.